Parc de Valency - Avant de pénétrer dans ce parc, je suis saisie par les jeux d'ombres et de lumières qui s'y dégagent. Nous sommes à la fin de l'été, en début d'après-midi. Les lumières sont vives, un peu crues à mon goût, mais rendent aux clichés un effet pictural.
Renoir aurait pu peindre ces lieux...
L'entrée du parc débouche sur l'esplanade supérieure. A Lausanne, nous aimons bien les tilleuls. Une fois encore, nous en retrouvons un superbe alignement.
Cette vue d'ensemble, me fait penser à Cotignac, un joli petit village de Provence. Surface plane, ombrage des tilleuls et gravier blond me rappellent un peu les places de lices où se jouent les parties de pétanques les plus animées.
Au coeur de l'esplanade, un joli bassin orné d'un poulain de pierre.
Sur cette photo, un détail m'a surprise et m'a bien fait rire aux éclats (bon, j'ai le rire facile, d'accord!) lors du visionnage. Regardez-bien en bas du socle à gauche...
Une corneille, toutes ailes déployées, les pattes bien tendues en avant, en plein atterrissage... Pas étonnant que l'homme s'en soit fortement inspiré pour la silhouette de nos avions. Voyez plutôt!
Traversons l'esplanade et suivons le chemin qui mène au belvédère (ouest) et sa place de jeux. Comme son nom l'indique (en italien bello = beau, vedere = voir), il nous offre une superbe vue sur le lac Léman et les Alpes.
A Lausanne, on ne gaspille pas le bois. Les souches de bois mort sont très souvent recyclées en oeuvre d'art...
Toujours le belvédère et sa vue à l'est du parc. En second plan, les tilleuls de l'esplanade.
Les allées et contre-allées sont la particularité de ce parc vallonné.
Ici, pas de plantes exotiques ou de construction néo-gothiques, mais beaucoup d'espace, de calme et une superbe vue.
Un peu d'histoire
A l'origine, ce parc faisait partie du vaste domaine de Prélaz, constitué de prés et de vignes. Le terme Prélaz vient du vieux français «praele», qui signifie prairie. Ce domaine appartenait à l'Evêque de Lausanne avant de revenir aux grandes familles des Crousaz d'Hermenches, des seigneurs de Corsy et des châtelains de Lutry.
En 1773, François Louis de Bons, professeur en théologie à l'Académie de Lausanne, achète cette Campagne qui comprend alors une maison de maître. En 1794, la propriété est rachetée par un banquier parisien bourgeois de Lausanne, Jean-François Paul Grand, qui s'y établit. En 1870, sa petite-fille en hérite. En 1906 déjà, une pétition des propriétaires et habitants du quartier de Montétan est adressée au conseil communal, visant à la création d'une place-promenade publique dans ce quartier.
Dès le début du XXe siècle, la Ville achète des parcelles du domaine, dont l'acquisition la plus importante date de 1932 avec 55'300 m2 de terrain, afin de créer un parc public au profit des familles ouvrières, nombreuses dans ce quartier. L'essentiel du parc a été aménagé de 1934 à 1939. L'esplanade supérieure est créée en nivelant les vallonnements existants: encore une idée originale de l'architecte Laverrière.
Alphonse Laverrière (1872-1954)
Alphonse Laverrière naît le 16 mai 1872 à Carouge et meurt le 11 mars 1954 à Lausanne. Installé à Lausanne dès 1901, Alphonse Laverrière se distingue par sa capacité à gagner des concours et accéder ainsi aux grandes commandes, tant privées que publiques. Sa carrière connaît un essor régional très important. Il remporte des succès remarqués dans des compétitions internationales. Dès les premières années, ses projets sont publiés en Angleterre, en Allemagne et en France. Il se voit mandaté successivement pour la plupart des types de bâtiments dont peut rêver un artiste formé à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. Il gagne pas moins de dix concours pour des bâtiments significatifs, parmi lesquels on peut citer le pont Chauderon à Lausanne (1901), le monument international de la Réformation à Genève (1908), les façades de la gare de Lausanne (1908), l'Olympie moderne (1911), le cimetière du Bois de Vaux à Lausanne (1919), l'aménagement de la campagne de Valency (1931-1932).
Par ailleurs, Alphonse Laverrière réalise une grande quantité de maisons particulières. Il excelle spécialement dans la réalisation de villas de grand luxe commanditées par une bourgeoisie cultivée, recrutée dans les professions libérales. Ces réalisations sont un condensé de l'oeuvre de l'architecte en termes de langage architectural et de rendu graphique. Les bâtiments et leursprestigieux commanditaires sont ainsi pour l'architecte un "faire-valoir" en vue de commandes de plus grande envergure (bâtiments administratifs, banques, équipements industriels). En vue de l'acquisition, en juillet 1931, de la campagne de Valency, M. Simon, directeur des Travaux de la Ville de Lausanne, demande à Alphonse Laverrière une étude pour l'aménagement d'un parc public. Il lui fait parvenir une carte au 1/500 avec indication de la nouvelle voirie et des limites de la propriété en question.
Voir le plan (tapez: Lausanne parc Valency)
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